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Etl'eau après la fin du monde
1 mars 2014

Faire son deuil

Depuis 1 an, ma situation face à un deuil ou non d'un deuxième enfant dans ma vie a changé, évolué, mûri.

Qu'est-ce-qui a changé en 1 an? Comment 1 année, si simple, si seule peut-elle avoir changé ma vision des choses?

Revenons un peu en arrière.

Février 2013.

Le processus de prise en charge pour des inséminations artificielles commence tout juste à se mettre en place. Notre dossier est enfin complet. Nous attendons un nouveau cycle afin de faire notre première iac.

A ce moment là de ma vie, j'hésite encore à les faire. Je me dis que ma vie est bien comme elle est, que mon fils est suffisant à mon bonheur.

J'en suis persuadée. J'en ai même parlé à mon mari, un soir où nous n'étions que tous les 2. Évidemment, lui n'avait pas la même vision des choses. Ça aurait du me mettre la puce à l'oreille: il voit souvent plus loin, mieux que moi.

Mais à ce moment là, je suis certaine de mon sentiment.

Je décide néanmoins de faire ces IAC, au moins pour me permettre de dire "on a tout essayé".

Mars 2013.

La première IAC a échoué. Ça m'a un peu peinée mais sans plus. Je savais que statistiquement parlant il y avait peu de chance de succès au premier essai. Statistiquement parlant, ça me rassurait.

Mai 2013.

Je tombe enceinte au deuxième essai.

Et là, ma belle bulle de protection éclate: en fait cet enfant je le veux. Je le désire au plus profond de ma chair, de mon être.

J'avais mis mes envies de maternité dans un tiroir et avais "perdu" la clef. Cette grossesse réveille tout.

 

Vous connaissez la suite.

 

 

Et maintenant, 1er mars 2014?

Je ne peux plus reconstruire cette belle bulle autour de mes envies, de mon désir profond de maternité.

Seule une femme connaissant cela peut comprendre de quoi je parle si je dis que j'ai l'impression de naviguer en plein brouillard, d'être dans un océan noir et tourmenté.

Le problème n'est pas réellement la fausse couche (même si rien que de l'écrire, les larmes montent et mon esprit s'ennoircit). Non, une fausse couche c'est dur mais surmontable.

Le problème c'est de n'avoir aucune certitude qu'un jour une autre vie s'installera dans mon corps. Pour de bon.

Le pire, c'est ce sentiment de trahison de mon corps. Comme s'il refusait de faire ce que moi, l'esprit qui l'habite, lui ordonne.

 

A ce jour, 1er mars 2014, voici ce que je sais.

Je rêve de plaquer ma vie, de partir et de tout abandonner. Je serai incapable de suicide (même si c'est la solution que je trouverai la plus rapide) mais je serai capable de fuite parce que c'est dans mes gênes.

Je rêve de reprendre le contrôle de mon corps. Ça, en ce moment, je m'y attelle. Je ne vous dirais pas comment mais disons que je suis contente de gagner au moins une chose sur lui.

Je rêve qu'une personne extra lucide m'assure que mon corps reportera la vie, une 3e fois, et que cette fois sera la bonne.

 

A ce jour, 1er mars 2014, il me reste 2 IAC à faire. J'ai envie d'y croire mais je ne peux pas me le permettre car sinon la chute sera encore terrible.

 

Merci à vous d'être là à me lire et parfois, à me répondre. Merci à vous de me permettre de continuer à vivre.

Pardon aux femmes enceintes et nouvelles mamans que j'ai bousculées ces derniers jours. Pardon.

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Commentaires
A
tu n'as pas à t'excuser d'avoir des sentiments <3
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